L'autre Monde, livre 1 : L'Épée du Dragon

L'autre Monde, livre 1 : L'Épée du Dragon

l'épée du dragon, chapitre 3

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     Elle ne pensait pas qu’elle pleurerait. Lors de l’enterrement du petit garçon, elle avait été la seule à pleurer.

     Excepté les femmes trop sensibles qui pleurent même devant un western un peu trop romantique, elle avait été la seule de l’entourage de Timmy à pleurer.

     Le père voulait se montrer fort et réprimait ses sanglots alors que la mère de l’enfant, dont le caractère froid n’avait pas évolué d’un pouce après l’annonce de la mort du petit Timmy. Elle ne pleurait pas, elle se contentait de regarder le cercueil descendre petit à petit dans la terre.

     Lorsque toutes les prières furent dites, tous les présents s’avancèrent pour jeter de la terre sur le cercueil. Liberté s’avança la dernière et déposa, à la place de la terre, une fleur blanche. Elle la déposa doucement sur le petit monticule de terre et se retourna quelques secondes après afin de retourner vers la voiture qui allait vers la péniche.

     Une fois rentrée, la maîtresse de maison décida de préparer un thé pour toute la famille. La jeune fille voulut s’éclipser mais une tape sur le derrière de la tête l’arrêta.

 

- Maintenant tu n’es plus dans ton orphelinat mal famé. Tu me feras le plaisir de t’habiller un peu mieux qu’en… ça ! Toi et moi demain nous irons chez le coiffeur, il faut te couper cette tignasse. C’est vraiment trop long et trop indiscipliné… Il te faut aussi des nouveaux vêtements et de nouvelles amies avec qui parler de tout et de rien. Maintenant tu habites ici, c’est clair ?

- Je ne vous laisserais jamais me toucher c’est clair ? Si vous vouliez un autre enfant sage, il fallait en trouver un autre que moi. J’espère que vous brûlerez en enfer après ce que vous avez osé faire. Essayer de remplacer votre propre fils par une inconnue et lui faire vivre ça avant sa mort. Vous me répugnez, madame. Certes, je vis ici. Mais ne vous attendez pas à ce que je devienne la gentille petite bourgeoise que vous désirez tant. Je ne vous donnerez pas ce plaisir.

 

         Elle avait parlé avec dureté et même le père de famille eut un mouvement de recul quand il vit deux canines brillantes dans sa bouche. Ses canines avaient poussées et atteignait une taille respective si on parlait d’un rottweiler. Elle parut satisfaite et s’en alla dans la chambre du petit garçon.

          Quelques jours après, la maîtresse de maison ne l’avait plus regardé en face et ne lui avait plus proposé d’aller chez le coiffeur. Elle en avait été ravie. Elle s’endormait dans la chambre de Timmy, gardienne de ses meubles et des trésors que recelait la chambre du petit garçon.

         Une semaine jours pour jours après la mort du petit garçon, alors qu’elle descendait vers le salon pour prendre son petit déjeuner, elle perçut un miaulement faible venant de la cuisine. Elle s’approcha doucement et entrouvrit la porte. Elle vit le jeune père de famille qui se démenait avec une cuillère devant une petite boule de poils qui refusait la nourriture que lui tendait l’adulte.

         Le chaton ressemblait étrangement à Faust. Alors qu’elle repensait à son chaton, la bête au pelage gris tacheté de noir se tourna vers elle et planta ses prunelles noires entourée de jaune vers la tête qui dépassait de la porte. Le petite créature leva le museau et renifla l’air puis, sans même regarder l’adulte qui se démenait avec sa cuillère à la main, il passa de meubles en meubles avec sa petite queue toute dressée et vint se planter devant la porte en réclamant de la nourriture.

 

- Je crois qu’il te demande à manger. Si tu arrives à le faire manger, ce petit monstre, il est à toi.

 

     La jeune fille entra dans la cuisine, ouvrit le réfrigérateur et prit du lait. Puis il avança vers la boîte de pâtée que son père adoptif avait ouverte. Elle mit du lait sur son doigt et mouilla le museau du petit chat avec. Celui-ci se lécha et vint vers la bouteille de lait pour en reprendre encore. Elle approcha alors la pâtée du museau et le chaton sauta sur le doigt pour le lécher avec appétit.

     La jeune fille regarda son nouveau père et sourit. Ce dernier se félicita intérieurement : en effet, c’est le premier sourire de la jeune fille depuis qu’elle avait perdue Timmy. Le chaton la rendait heureuse et il espérait qu’il continuerait ainsi.

     La jeune fille demanda où il avait trouvé l’animal. Ce dernier lui raconta qu’il été partit au marché, comme tous les samedis, afin de faire les courses de la semaine. Il était passé devant le nouveau refuge qui avait ouvert deux jours plus tôt. il se souvint qu’il s’était promis d’y amené l’adolescente afin qu’elle arrête d’être toujours triste. En ouvrant la porte du refuge il était d’emblée tombé sur le chaton qui essayait de se sauver de son couffin. Il l’avait acheté et été rentré sans même avoir fait ses courses.

     A ce moment là, un cri sortit de sa gorge et il courra remettre ses chaussures. Il avait oublié les courses et le marché fermerait bientôt ses portes. Il s’excusa et sortit en courant.

     En le regardant se dépêcher, la jeune fille rit aux éclats. Il est vrai qu’elle n’avait pas rigolé depuis la mort du petit garçon et c’était cette petite boule de poils qui la rendait follement heureuse.

     En regardant le chaton, elle se promit qu’elle le présenterait à Timmy. C’est à ce moment que le prénom du chaton s’imposa à son esprit : Aaron, un prénom ténébreux pour un chat à la robe foncé.

 

 

 

 

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05/11/2012
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