L'autre Monde, livre 1 : L'Épée du Dragon

L'autre Monde, livre 1 : L'Épée du Dragon

l'épée du dragon, chapitre 7

La lumière les absorba. Alors que Liberté regardait tout autour d’elle, elle vit de petites créatures ailées ressemblant à la grosse qu’elle avait vue dans le cimetière s’agglutiner autour du fantôme qui était inconscient. Elle tenta de le rejoindra, craignant qu’il ne se fasse dévorer. Malheureusement, elle n’arriva pas à se rapprocher pour sauver son ami. C’est alors qu’elle découvrit que le fantôme ne se faisait pas manger.

Au travers de la nuée des nombreux petits dragons, elle perçut l’un d’entre qui se posait sur le bras de l’ectoplasme. Il approcha sa tête et fit toucher sa perle argentée sur le bras du jeune garçon. L’éclat rendit la peau complètement transparente avant que de petites particules ne viennent se coller sur l’avant bras et s’imbriquer comme un puzzle. Les pièces s’attachaient à la membrane, menaçant de la faire craquer sous le poids des particules qui continuaient d’arriver en masse.

Au milieu de la poitrine du jeune garçon, une masse sombre reprenait peu à peu des couleurs. Au premier battement du cœur, une couleur jaune vivre se dispersa dans tous les recoins de la membrane. C’est alors que Liberté vit apparaître sous ses yeux, la création de poumons, de muscles et la reconstruction du cerveau du jeune fantôme.

Les dragons continuèrent à lui redonner une peau, des cheveux ainsi que ses narines, ses oreilles et ses globes oculaires.

 

Lorsque l’opération fut terminée, Liberté aperçut cinq grandes silhouettes au loin. Elle tenta de les apercevoir mais le grand dragon du cimetière se posa entre elle et les silhouettes. Il posa ses quatre énormes pattes devant le corps du petit garçon qui avait grandit sans qu’elle s’en aperçoive : les traits fins du petit garçon avaient laissés place à des traits beaucoup plus masculins d’un adolescent d’environ dix-huit ans.

Elle regarda alors la créature dans les yeux. Lorsque ses yeux croisèrent ceux profond de la créature sans âge, une série d’images mêlant une époque révolue, son présent et des scènes ainsi que des gens qu’elle ne connaissait pas encore naquit dans sa tête.

 

Elle continua de scruter ces images et, au moment ou la pression devint trop forte, elle s’évanouit.

 

Les images défilaient dans son esprit. Son esprit jouait à un gros casse-tête : il tentait tant bien que mal de distinguer l’époque passée, du présent et de l’avenir possible qui s’offrait à elle. Et derrière, les cinq silhouettes veillaient encore sur les pensées et les rêves de la jeune adolescente.

 

Liberté se réveilla d’un coup. Elle tenta de se relever mais une douleur lui coupa la respiration, l’obligeant à se rallonger. Elle leva les yeux au plafond. Celui-ci était constitué de paille fraîche. Elle pouvait sentir l’odeur de la campagne descendre directement du toit en paille.

Elle tenta de se relever une nouvelle fois, sans succès. Elle toucha l’endroit ou elle ressentait la douleur et toucha ses côtes.

Elles devaient être cassées car, au moindre contact, une douleur intense se manifestait, lui coupant la respiration. Elle grogna, incapable de bouger.

Un vieil homme, entendant que sa rescapée se réveillait, prit un bol avec une mixture étrange et l’amena vers la jeune femme. Cette dernière eut du mal à se lever mais le vieil homme réussit à la relever au moyen de nombreux coussins posé derrière son dos.

 

     - Je me demande bien ce que tu as. Tu n’as aucune fracture, rien au niveau des côtes. Mais tu ressens une douleur fulgurante quand même. Une douleur assez puissante sur ton esprit, qu’elle t’empêche de bouger.

     - Qui êtes-vous ? Je ne vous ai rien demandé. Laissez-moi partir, je saurais me débrouiller toute seule.

 

Le vieil homme ne la laissa pas en dire plus et lui donna une cuiller du breuvage.

La jeune fille prit ce que le vieillard lui tendait et renifla le contenu. Au moment ou elle renifla, une douleur fulgurante apparut en elle à niveau de ses parois nasales et, à cause de la douleur, lâcha la cuillère.

Le vieil homme avait bien vu ce qui c’était passé et n’en croyait pas ses yeux : devant lui, la jeune fille avait entamé une transformation partielle de son visage. Ses narines s’étaient élargies afin de laisser place à deux fentes surmontées de petites moustaches recouvertes d’écailles tranchantes.

Il ne continua pas dans cette voix. Il sourit à la jeune femme et s’en alla dans sa cuisine, où un jeune homme l’attendait.

 

     - Alors ? Comment va-t-elle ?

     - Pas fort, je le crains. Elle fait des transformations partielles et, si elle ne se contrôle pas, elle pourrait se transformer complètement et perdre la tête. Je vais lui faire un remède qui lui permettra de se contrôler un petit temps. Mais il faudra bien qu’elle accepte ce qu’elle est et, surtout, qu’elle apprenne à se contrôler d’elle-même.

     - En quoi se transforme-t-elle ? Elle m’avait parlé de canines de chien mais ce que vous me dites, c’est que ça à l’air plus grave que cela.

 

Le vieillard regarda le jeune homme en face de lui et le scruta avec attention : même si c’était infime, il pouvait apercevoir une membrane transparente qui reflétait des sortes de particules visibles uniquement à la lumière. C’est alors que le vieux sage comprit que ce garçon, un ancien fantôme, était revenu à la vie afin d’aider la jeune femme malade à s’enfuir.

 

Timmy regarda devant lui et dévisagea le bout du lit de Liberté. Le vieil érudit avait raison sur un point : il était revenu à la vie. Mais la jeune femme devait-elle fuir son ancien monde ou courir vers son passé.

A ce moment, le vieil homme capta ses pensées et sortit en dehors de la chaumière, promettant qu’il reviendrait bientôt.



23/11/2012
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