L'autre Monde, livre 1 : L'Épée du Dragon

L'autre Monde, livre 1 : L'Épée du Dragon

l'épée du dragon, chapitre 6

     Elle marchait rapidement, sans se retourner. Elle connaissait cette partie de la forêt comme sa poche.

     Il était six heures du matin et le soleil pointait à peine son nez. Mais les grands arbres de la forêt ne laisseraient passer les premiers rayons que vers neuf heures, et elle espérait être loin d’ici à se moment là. Elle marchait, esquivant les souches d’arbres ou les lianes traîtresses qui l’auraient fait tomber.

     Au bout de quelques minutes de marche, elle se retrouva sur le chemin qui menait au pont. Cette partie était totalement piétonnière, aucune voiture de police ne la chercherait ici puisqu’ils ne pouvaient pas passer. Elle se retrouva sur le pont et se pencha une dernière fois pour admirer l’eau de la rivière.

     Cette dernière était claire, on pouvait apercevoir les rochers au fond et les poissons qui s’agglutinaient déjà sur l’ombre naissante de la jeune fille sur le fond de la rivière. Elle se remémora quand elle amena Timmy dans sa caverne. Elle l’avait vidée depuis et avait jeté les choses inutiles qu’elle ne garderait pas dans sa chambre.

     Elle se remémora aussi ce que son nouveau père lui avait dit la veille et se décida à se remettre en route.

 

     Elle arriva au village vers sept heures. Personne n’était encore lever : le dimanche, les petits commerces n’ouvraient qu’à neuf heures. Le cimetière ne fermait plus que les soirs d’hiver et restait ouvert toutes les nuits lors des jours d’été.

     Elle arriva au cimetière alors que le boucher ouvrait ses volets. Elle se cacha derrière une pierre tombale imposante. Dès que le boucher rentra chez lui, fermant la fenêtre derrière lui, l’adolescente courut vers la tombe de Timmy.

     Bien entendu, le fantôme l’attendait et semblait dans un état végétatif. Lorsqu’elle s’approcha de lui, il tourna sa tête et parut surpris de la voir arrivée de si bonne heure.

     Elle voulut lui raconter ce qui lui était arrivée la veille, mais une étrange procession fit son entrée dans le cimetière.

 

     Des hommes et des femmes vêtus de noir et de vert émeraude paradaient dans les allées et s’approchaient dangereusement de l’endroit où étaient la jeune fille et le fantôme.

     Ces derniers s’arrêtèrent et se mirent en cercle autour d’une tombe monumentale. Cette dernière, Liberté ne l’avait jamais remarquée, était ornée par un lézard entourant de son corps et protégeant de ses griffes une porte. Liberté s’avança vers la scène qu’elle était, apparemment, seule à voir. Elle se mit juste devant la tombe et regarda de plus près la créature.

     Elle tourna autour de la tombe et vit des membres qui n’appartenaient pas aux lézards qu’elle connaissait. La queue était bien trop longue, la taille trop imposante et les ailes que la créature portait n’appartenaient pas aux lézards. Elle s’approcha de la tête, qui frôlait presque le sol, et toucha les dents apparentes de la bête.

     Les nuages revinrent lors du contact entre la main de l’adolescente et les dents de la créature. La jeune fille braqua son regard vers le ciel et ce qu’elle vit la frappa d’effroi.

     L’œil, qu’elle croyait flotter parmi les nuages, n’était pas seul. Il était en réalité attaché à un corps, corps quelle reconnaissait comme étant celui de la créature ornant la tombe. A une exception près : celui là était vivant, et non en pierre !

     Alors que la créature faisait bouger son corps, et ses écailles, dans une ronde sans fin autour de la porte, les membres de la procession disparurent comme ils arrivèrent : sans explication.

     Le jeune fantôme regarda attentivement le spectacle qui s’offrait à lui avant de comprendre pourquoi celui-ci se produisait : la porte était restée trop longtemps pour que cette apparition ressemble à toutes les autres. Elle était beaucoup trop longue et la porte été apparue lors de l’entrée de la jeune fille dans le cimetière. Peut-être allait-elle s’en aller sans demander son reste, et sans emporter la jeune fille.

     Alors que le fantôme réfléchissait, la jeune fille hurla sur le petit garçon flottant pour porter sa voix au dessus des cris de rage de la créature.

 

- Timmy, qu’est-ce que c’est que cette chose ? Pourquoi elle apparait maintenant ? Pourquoi cette créature se retrouve sur cette tombe ?

 

     Au moment ou elle terminait sa phrase, le bruit cessa d’un coup. Elle leva les yeux aux ciels et vit la créature qui s’enroulait toujours autour de la porte. C’est alors qu’un mot s’imposa à son esprit : dragon.

 

     L’adolescente se tourna vers la créature volante et répéta ce mot dans son esprit : pas un lézard, mais un dragon. A ce moment, le dragon leva la tête. Sur son cou, une énorme perle de couleurs mêlées brillait et éclairait le corps de la bête. Liberté se tourna vers son ami fantôme, qui ne savait pas non plus quoi faire.

     La jeune fille s’approcha de la statue et toucha la perle de pierre.

     Le dragon hurla une dernière fois, envoyant une lumière étrange sortie de la pierre et Liberté ainsi que le fantôme, s’évaporèrent laissant le cimetière aussi seul qu’il l’avait toujours été.

 

 

     Plusieurs heures plus tard, la police embarquait deux jeunes gens, une femme est un homme. Ils sortaient d’une péniche les menottes aux poignets car ils avaient laissés filer une jeune fille qui était impliquée dans une histoire d’agression.



12/11/2012
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